L’avocat : fruit d’inspiration pour les franchiseurs

Le marché de l’avocat

MARCHÉ

L’avocat : fruit d’inspiration pour les franchiseurs

Publié le vendredi 17 janvier 2020

La consommation d’avocats s’est envolée ces dernières années en Occident. En Europe, elle est ainsi passée à 650 millions de tonnes en 2018, soit une évolution de 220% en 10 ans. D’après Xavier Equihua, directeur général de la World Avocado Organization (WAO), nous sommes même en tête de liste des plus gros consommateurs européens avec 159 000 tonnes d’avocats consommés en 2018 (+30% par rapport à 2017). Ce superaliment entre ainsi dans le Top 10 des fruits les plus dégustés dans l’hexagone.

Mais pourquoi l’avocat plaît-il tant ?

Il profite à n’en pas douter de la diversification des régimes alimentaires des Français (flexitarisme, végétarisme, veganisme), ainsi que de la tendance healthy food tant il est reconnu pour ses nombreux bienfaits : c’est un antioxydant riche en fibres, vitamines et minéraux. Qui plus est, les magazines santé en font son éloge depuis des années pour « Tout savoir sur l’avocat » (LaNutrition), nous faire connaître les « 12 raisons de manger l’avocat » (Marie France) et nous permettre d’identifier définitivement « Ces choses qui prouvent que l’avocat est super bon pour moi ! » (Auféminin).

Cette mise en lumière et cette montée de la consommation de l’avocat trouve bien évidemment des échos dans le secteur de la restauration et en franchise.

Quels sont donc ces concepts qui ont fait de l’avocat un atout à la carte ?

L’avocat est tout d’abord un produit phare du poke bowl, ce plat aux origines hawaïennes, composé d’une base de riz, de cubes de poisson cru mariné, de notre fameux avocat et d’autres ingrédients tels que des algues, des fruits exotiques (ananas, mangue), etc. Si la tendance poké bowl est relativement nouvelle, des enseignes se présentent d’ores et déjà en franchise, à l’image de Pokawa, dont le réseau s’établit à 17 « barakawas » en fin d’année 2019, et d’Island Poké, une enseigne londonienne qui souhaite s’implanter sur le marché français, au travers d’une master franchise.

Par ailleurs, des bars à avocats, concepts dédiés 100% à l’avocat voient le jour et s’appuient sur sa photogénie pour créer l’engouement sur les réseaux sociaux. L’avocat y est célébré, et décliné sous toutes ses formes, en version sucrée, salée, solide, liquide, déstructurée, etc. Nous pouvons citer, par exemple, l’Avocateria, le « premier avocado bar de France » qui recherche ses premiers franchisés, ainsi qu’une enseigne européenne qui pourrait s’installer très prochainement dans l’hexagone au travers d’un contrat de franchise.

Enfin, les concepts de restauration mexicaine ne sont pas en reste et valorisent une cuisine colorée, où l’avocat, transformé en guacamole, est présenté en produit star. Il est un élément de séduction tout comme de différenciation pour Fresh Burritos, Nachos et Chipotle dont le « guacamole for real », est préparé chaque matin avec des avocats frais, de variété Hass.

Mais, après avoir tant fait parler de lui pour ses bienfaits, l’avocat attire à présent l’attention et les critiques pour ses retombées environnementales et sociales, beaucoup moins élogieuses. Le petit fruit est, en effet, particulièrement associé à des problématiques de déforestation en Amérique Latine et de crime organisé au Mexique, premier producteur d’avocats au monde. Les titres et reportages à ce sujet s’enchaînent pour sensibiliser l’opinion : « Au Mexique, les ravages de la culture de l’avocat » (LeMonde), « Le succès de l’avocat, un désastre environnemental » (Bio à la Une), etc.

Dès lors, une nouvelle question se pose :