Rotterdam, l’audacieuse

Rotterdam

verte – accueillante – commerçante

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Rotterdam, l’audacieuse

Publié le mardi 02 juin 2020

1945, fin de la Seconde Guerre Mondiale, Rotterdam en sort très fortement défigurée à cause des nombreux bombardements que la ville a subis. Elle fait alors le choix de l’audace, et, au lieu de reconstruire les bâtiments détruits à l’identique, elle laisse libre court à l’imagination de ses architectes.

Parmi les curiosités architecturales de la ville, nous retrouvons les célèbres maisons cubes, créées par l’architecte Piet Blom à la fin des années 1970. Ces maisons, conçues de façon asymétrique ressemblent à une forêt abstraite, et forment un pont au-dessus de l’une des rues les plus passantes du centre-ville. L’architecte a également réalisé la « Potlood », une tour en forme de crayon mal taillé, sortie de terre en 1984.

Le pont Erasme, inauguré en 1996, est l’un des emblèmes de la ville. S’élevant au-dessus de la Meuse, sa forme asymétrique lui a valu le surnom de « Cygne ». Long de plus de 800 mètres, il relie les quartiers Nord et Sud de la ville.

Kop Van Zuid, terrain de jeu des architectes

Si vous traversez le pont Erasmus du Nord au Sud, vous arriverez dans le quartier Kop Van Zuid, ce jeune quartier qui fait face au centre-ville de Rotterdam, est une nouvelle preuve du dynamisme et de l’audace de la ville. Le projet marquant de ce quartier a été l’immeuble « De Rotterdam », culminant à 150 mètres de hauteur et contenant 160 000 m² de surface, il est composé de 3 tours, West Tower, Mid Tower et East Tower. La ville souhaitant dynamiser le quartier du vieux port, le projet a plusieurs vocations et accueille par conséquent une grande diversité de fonctions. Cette « ville verticale », composée de 240 logements, 60 000 m² de bureaux, un hôtel avec 285 chambres et 2 000 m² d’espaces de bureaux, auxquels viennent s’ajouter 8 000 m² de loisirs et 1 500 m² de restauration. Animée tout au long de la journée, et ce, peu importe le jour, cette ville verticale est fréquentée par plus de 5 000 personnes chaque jour, venant ainsi doubler la population du quartier.

Markthal, le marché couvert de Rotterdam

À l’instar des autres bâtiments de la ville, le marché couvert de Rotterdam ne déroge pas à la règle de l’audace. Imaginé avant tout comme un lieu de vie, il s’articule autour d’une offre variée composée de petits restaurants, d’un supermarché, de plusieurs épiceries, ainsi que de poissonniers, fromagers ou encore maraîchers locaux. Mais le Markthal est également un lieu unique : recouvert d’une voûte de 120 mètres de long et 45 mètres de haut, cette dernière est recouverte d’une fresque géante représentant la corne d’abondance, que les visiteurs peuvent admirer, bouché bée, au cours de leur déambulation entre les différentes étals qu’arbore le marché. Lieu mixte, le Markthal accueille également 228 logements au sein de sa voûte faite de pierres taillées.

Ce projet s’inscrit directement dans la vague mondiale de la valorisation de l’alimentation et du goût. Le marché couvert de Rotterdam est donc un lieu dans lequel les habitants viennent faire leurs courses, manger, ou même flâner. Véritable place culturelle de la ville, il a accueilli 3 millions de visiteurs les 3 mois suivants son ouverture, et s’est donc inscrit comme un acteur majeur de l’attractivité de la ville.

Un mois après l’inauguration du Markthal, Rotterdam s’est vu remettre en novembre 2014 le prix de la « Meilleure ville d’Europe », remis par l’Academy of Urbanism, un think tank britannique dont le président a salué « une population jeune, ouverte et tolérante, à l’affût de nombreuses innovations urbaines et architecturales, à l’avant-garde en termes d’entrepreneuriat ».

Une économie verte au cœur des engagements de la ville

Depuis de nombreuses années, l’ensemble du pays a placé au cœur de sa politique la préservation de l’environnement, notamment afin de réduire l’impact de l’activité économique principale du pays, l’activité portuaire. Rotterdam est par ailleurs portée par son port (1^er port Européen), moteur économique de la ville.

Preuve de son appétence pour les innovations urbaines ainsi que son engagement pour le développement durable, Rotterdam souhaite réduire de moitié les émissions de CO2 de son port d’ici à 2050, en investissant grandement dans les carburants verts. Depuis plusieurs années, Rotterdam se renouvelle et innove afin de voir l’avenir « plus vert ». En effet, la ville a vu naître plusieurs projets, tels que la végétalisation d’un ancien viaduc ferroviaire, la création de toitures agricoles urbaines, le Park Pompenburg, et plus récemment la création d’une forêt artificielle dans son port. Ainsi, une mini forêt flottante composée d’une vingtaine d’arbres plantés sur d’anciennes bouées ayant été recyclées se dresse au sein du port de Rotterdam.

Les Pays-Bas ont également pour objectif d’orienter 50% de leur économie vers l’économie circulaire, et Rotterdam veut se placer à la pointe de cette transformation. La ville soutient donc Blue City, un incubateur hébergeant 48 start-ups dans une multitude de domaines, toutes plus innovantes les unes que les autres. Installées dans un centre aquatique désaffecté, les entreprises présentes exercent des activités telles que la production de bière, de spiruline à base de déchets végétaux ou encore la production d’objets recyclés en tout genre. Blue City regroupe donc toutes sortes d’innovations établies sur la base de l’économie circulaire, ayant une vocation durable mais également rentable. Le port de Rotterdam, situé non loin de Blue City, est une source d’approvisionnement immense pour les entreprises de l’économie circulaire, puisque des millions de tonnes de marchandises (fruits, légumes et autres) y transitent chaque jour. Ainsi, les rebuts et déchets produits par l’activité portuaires sont à portée de main pour ces nouveaux entrepreneurs, dévoués à rendre leur ville, et la planète, plus verte.